Ces dernières semaines, les « opposants » aux autorités militaires arrivées au pouvoir à la suite du coup d’État qui a renversé l’ancien président Alpha Condé, le 5 septembre 2021, traversent de moments difficiles.
En effet, alors que Foniké Mengué et Ibrahima Diallo, respectivement coordinateur national du Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) et responsable des opérations du même mouvement — dissout en août —, sont en détention préventive à la Maison centrale de Conakry depuis trois mois, plusieurs responsables politiques ont été récemment placés « sous contrôle judiciaire ».
C’est au mois de septembre dernier que cette nouvelle forme de traque des « opposants » à la junte militaire a commencée. Plusieurs responsables politiques se sont vus, brièvement, arrêtés, auditionnés par les enquêteurs de la police judiciaire ou de la division des investigations judiciaires de la gendarmerie nationale puis déférés devant le parquet, avant d’être placés sous contrôle judiciaire. La plupart d’entre eux sont poursuivis pour avoir soutenu les récentes manifestations « interdites », organisées par le FNDC, entité « dissoute » par le gouvernement de transition en août dernier.
Le 27 septembre 2022, c’est d’abord Étienne Soropogui, président du parti « Nos Valeurs Communes » qui est libéré après trois jours de détention. Arrêté le samedi 24 septembre, peu après sa sortie de l’émission Mirador, diffusée sur les antennes de la radio FIM FM, il est ensuite placé sous contrôle judiciaire et interdit de quitter le pays.
Ensuite, c’est au tour de Cellou Baldé, coordonnateur des fédérations de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), l’une des principales formations politiques du pays, d’être interpellé le 17 octobre par les services de la gendarmerie. Il a recouvré sa liberté dans la nuit du 19 octobre.
Poursuivi par le parquet du Tribunal de première instance de Dixinn pour « participation à un attroupement interdit ayant provoqué des troubles sur la voie publique et complicité » — en rapport avec la manifestation du FNDC du 28 juillet 2022 —, il est placé sous contrôle judiciaire et doit se présenter devant le juge tous les lundis et jeudis.
Enfin, ce sont Francis Haba (UGDD), Fodé Oussou Fofana, Bano Sow et Cellou Baldé (UFDG), Elhadj Mamadou Sylla et Dembo Sylla (UDG), Bouya Konaté (UDIR) et Diabaty Doré du (PRP), tous membres du quatuor (coalitions des partis politiques qui refusent de prendre part au cadre de dialogue mis en place par les autorités de transition sous l’égide du Premier ministre Bernard Goumou) qui sont placés sous contrôle judiciaire, à leur tour, le jeudi 27 octobre 2022, avec obligation de se présenter devant le Tribunal de première instance de Dixinn, tous les vendredis de la semaine.
Ils sont tous accusés par le procureur de la République près le Tribunal de première instance de Dixinn « d’attroupement interdit, de provocation à des manifestations interdites, de coups et blessures et autres ». Ils avaient soutenu la manifestation du 20 octobre dernier organisée par le FNDC.
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