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Censure des réseaux sociaux en Guinée : la presse en ligne, l’une des grandes victimes de la mesure !

Censure des réseaux sociaux en Guinée : la presse en ligne, l’une des grandes victimes de la mesure !

Depuis mercredi 17 mai dernier, l’accès aux réseaux sociaux en Guinée est très limité. Facebook, Instagram, TikTok ou encore YouTube ne sont accessibles que par VPN. Une mesure qui pénalise fortement les utilisateurs de ces médias sociaux.

Mais les réseaux sociaux ne sont pas les seuls à être confrontés à cette situation. Depuis bientôt une semaine, ce sont plusieurs sites d’informations guinéens qui  ont vu leur accès rendu très difficile (avec une augmentation considérable du délai d’attente pour le chargement de leurs pages). Dans une déclaration conjointe, les associations professionnelles de presse ont regrettée cette action qu’elles qualifie de « recule démocratique » dans le pays. Pour ces associations, ces « actions liberticides » ont été engagées par l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) contre les médias guinéens. « Ces actions, dont les débuts ont coïncidé avec la nomination de M. Mamady Doumbouya comme Directeur général de l’ARPT, ont consisté d’abord à ralentir puis arrêter l’accès aux principaux sites d’informations guinéens », dénoncent-elles.

Après les sites d’informations, c’est l’accès aux réseaux sociaux, notamment Facebook, WhatsApp, Instagram et autres qui a été limité ou parfois même bloqué. L’Association des blogueurs de Guinée (ABLOGUI), dans une déclaration, a dénoncé une violation de la Charte de la Transition et la Déclaration universelle des droits de l’homme. Et l’ABLOGUI dit se réserver le droit de poursuivre les auteurs de cette censure devant les tribunaux compétents.

Une censure qui impacte négativement la performance des sites d’informations en ligne

La censure des réseaux sociaux a baissé le trafic chez les sites internet. A Guineenews.org, par exemple, vendredi dernier par rapport au trafic, « on était à 24 000 alors que, habituellement par jour, on avait entre 300 000 et 500 000 visites », affirme Amadou Kendessa Diallo, journaliste et employé de ce média en ligne.

Selon lui, cette restriction des médias sociaux et certains sites internet en place constituent un véritable goulot d’étranglement pour fonctionnement habituel auquel on était habitué. « Donc, c’est en quelques sortes un renvoi aux chômage technique, si vous voulez, de plusieurs travailleurs de ces sites internet. Et cette situation complique davantage la communication entre les citoyens. Parce que les réseaux sociaux sont faits pour qu’on puisse communiquer, qu’on puisse interagir. Et si même vous accédez à votre site internet les autres ne peuvent pas y accéder sans utiliser un VPN qui par fois ne marche pas à toute les occasions », souligne le journaliste.

Plus loin, il affirme utiliser le VPN. Cependant, il est « plus facile quand c’est le WiFi que si vous êtes connecté avec votre connexion personnelle. Nous qui travaillons pour les sites internet, on n’a pas besoin d’être au bureau, on n’a pas besoin de WiFi pour travailler. Normalement, avec un smartphone, on peut travailler partout où nous sommes. Mais si le VPN que vous avez dans votre smartphone ne fonctionne pas, ce qui veut dire que vous êtes handicapés, vous ne pouvez pas travailler. C’est comme votre lecteur également qui ne peut accéder à ce que vous faites. Ce que nous les journalistes nous faisons, c’est pour les autres ; ce n’est pas pour nous. Si ce que nous faisons, c’est pour nous mêmes, on n’a aucun intérêt à travailler ».

A Guinee360.com, un autre site d’informations guinéen en ligne, le constat est identique. Selon Mamadou Saidou 2 Sow, rédacteur en chef de ce quotidien électronique, la censure a impacté le fonctionnement habituel du média. « On a tous été victimes, mes collaborateurs et moi. En matière de travail pour la presse en ligne, l’internet c’est l’élément essentiel. Pour envoyer un article, il faut l’internet ; et tous mes collaborateurs ont du mal à se connecter. On a du mal à envoyer des éléments audio ou vidéo (…) Ça prend énormément en énergie, en temps, ça nous stresse, ça affecte considérablement la production au niveau de Guinee360.com », confie-t-il, sans manquer de dénoncer cette situation.

Et d’ajouter : « Guinee360, c’est l’un des médias les plus suivis en ligne en Guinée. Notre présence sur les réseaux sociaux, 80% de nos lecteurs, selon nos analyses, viennent de là. Et si les réseaux sociaux sont bloqué, vous pouvez imaginer ce que ça fait. Donc, ça affecte considérablement le nombre des visiteurs de Guinee360.com ».

D’autres secteurs d’activités touchés par ces restrictions

Djenab Sow est commmunity management et vendeuse d’articles en ligne. Elle, aussi, affirme que son business tourne au ralenti ces derniers jours, à cause de la restriction des réseaux sociaux. « Depuis le début de cette restriction, nous enregistrons la baisse de notre clientèle. Si les gens ne sont pas connectés, il n’y a pas de commandes. Nous investissons dans la publicité et s’il n’y a pas de clients, ce n’est pas bon (…) Le problème d’internet me fatigue réellement. Difficilement nous publions nos produits en ligne, mais heureusement nous avons les VPN qui nous aident, même si ce n’est pas à tout moment qu’ils fonctionnent. La visibilité a beaucoup chuté », explique la jeune femme.

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